- T’veux mon bâton dans la gueule, Chef ?
Behzâd tournoyait ardemment son bâton percé de deux longs rivets, près d’un Super-Mutant à l’armure distincte des haut-gradé. Il était assis à même le sol, adossé contre un baril emplis de bière irradié. Il fixait d’un regard absent une dizaine de ses compères, protégeant les tranchées au dessus d’eux. Behzâd, faisant le cent-pas tout en frappant violemment l’air, pivota sa tête vers son Dirigeant qui semblait anxieux. Il braqua son arme près du visage de celui-ci.
- Attaquer l’Monument ? Ça grouille de s’gardes de la Confrérie ! hurla Behzâd, entre ses dents.
Cette fois, la Brute se leva, et fit face à son assaillant au bâton cloué. Celui-ci tenait une lourde masse qu’il écrasa au sol, comme exalté.
- Tu suivras, fit-il tout en planquant ses prunelles dans le regard féroce de Behzâd.
Il avait ce don à vous regarder, on aurait dit qu’il pouvait vous en percer le crâne d’un seul regard. Sur ces mots, il détala de son poste, remontant tant bien que mal les remparts des tranchées. Lorsqu’il eut atteint les terres hautes, il beugla sans poser un regard sur Behzâd.
- Nous partons demain.
Le Super-Mutant plus bas flanqua un violent coup sur un baril qu’il renversa sur le côté, délogeant un liquide rougeâtre se faufilant le long du sable rocailleux. À son tour, il remontât les abords des tranchées glissants. Du haut il contemplât le paysage chaotique qui déroulait sous son regard. À quelques lieux, le Monument se dressait tel un monarque. Si grand, si près. Demain il y serait, se battant péniblement contre ces hommes parés d’armures épaisses. Il jeta une dernière attention vers la voûte orangé, avant de redescendre finalement vers les égouts qui servaient désormais de vestibule.